mardi 20 mars 2012

Comment réduire le stress au travail?

Tout le monde en parle mais les actions sont rares!

Joan Hamel

Depuis vingt ans, le niveau de satisfaction des individus au travail a baissé, tandis que leur niveau de stress a eu tendance à augmenter.
De nombreuses études le démontrent, des statistiques sur l'absentéisme sont révélatrices d'une proportion importante de retraits du travail pour des raisons de santé mentale, le nombre de consultations pour des problèmes de santé mentale augmente et la consommation d'antidépresseurs est à la hausse. Cette évolution est présente dans beaucoup de pays occidentaux. 



Un lourd bilan humain et financier

  • L'Organisation mondiale de la santé prévoit qu'en 2020, la dépression sera la 2e cause d'invalidité dans le monde.
  • Selon l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, environ 40 % des prestations d'invalidité sont reliées à des problèmes de santé mentale. Ceux-ci représentent la première cause d'absence prolongée du travail.
  • Les coûts annuels reliés aux problématiques de santé mentale pour les entreprises canadiennes s'élèvent actuellement à plus de 33 milliards de dollars.

Les agents agresseurs en milieu de travail

Les principaux agents stresseurs en milieu de travail sont la charge de travail de plus en plus importante, une pression accrue pour améliorer la productivité, des critères de performance difficiles à atteindre, la précarité exacerbée du marché du travail, l'absence de reconnaissance, une perte d'autonomie et de latitude décisionnelle, l'absence de participation à la prise de décision sont autant de facteurs qui contribuent à augmenter le stress au travail. Les salariés doivent remplir des objectifs de performance précis, mais n'ont souvent que peu d'autonomie pour y parvenir. Sans surprise, ces conditions de travail sont source de tension et parfois même de souffrance psychologique.
Cette tendance a des conséquences néfastes sur la santé des individus, sur leur engagement envers l'employeur et le sens du travail, sur la performance et la productivité de l'entreprise et sur le service à la clientèle.
Les entreprises, conscientes du coût que représente pour elles ce mal-être au travail, aussi bien en termes de diminution de la productivité que de réputation, ne peuvent plus ignorer le problème et doivent agir en déclarant que la santé de leurs salariés est une priorité pour les années à venir et s'atteler au problème des conditions de travail stressantes.

Comment faire?

Les entreprises doivent repenser l'organisation du travail et les systèmes d'évaluation qu'elles utilisent 
Une première mesure est d'augmenter le pouvoir discrétionnaire en laissant aux employés et ce quel que soit leur niveau dans la hiérarchie, la possibilité de prendre des décisions concernant leur travail et de les rendre plus autonomes. Il est clair que les employés sont plus motivés lorsqu'ils peuvent prendre de façon autonome des décisions qui affectent directement leur travail. Cette autonomie leur confère plus de contrôle et leur donne plus d'opportunités d'apprentissage.
Le second changement a trait au partage de l'information dans l'organisation. Les salariés sont à la fois plus motivés et plus efficaces lorsqu'ils comprennent comment leur travail s'intègre à la stratégie et à la mission de l'entreprise.
Enfin, la troisième mesure touche aux processus d'évaluation. Ces derniers doivent aller de pair avec un accompagnement personnalisé tout au long de l'année, qui permet à chaque salarié d'avoir accès aux ressources nécessaires à son développement professionnel. L'évaluation mise sur les forces des individus et la reconnaissance des bons coups afin de les faire progresser dans la réalisation de nouveaux défis ce qui aura un impact sur l'estime de soi et l'engagement des individus. 
L'enjeu pour les entreprises est de permettre à leurs employés de donner du sens à leur travail et de continuer d'apprendre au quotidien. Il s'agit là de deux conditions nécessaires à leur épanouissement. Lorsqu'elles sont remplies, les salariés sont plus satisfaits, mais aussi plus productifs.
Joan Hamel
PROSSAT
www.prossat.sitew.com


Source: Julie Battilana, professeure associée à la Harvard Business School 

http://www.newswire.ca/fr/story/971957/la-sante-mentale-au-travail-tout-le-monde-y-gagne

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